Revue SBR Revue Avril 2018
N° 26/1

sommaire

• Edito : 2018, un nouveau départ par Maxime Rotenberg
• Cas cliniques : Quand le diagnostic fait toute les différence | Dr Patrick Guézénec
• Paléodont : Diagnostic des pathologies dentaires et archéologie | Dr Djillali Hadjouis
• Vie de la Société : Interview du Dr Marc-Gérald Choukroun – • Retour sur les Journées bioprogressives – Save the dates – Présentation des 16es journées à Saint-Malo
• Nouveautés techniques : Le logiciel Arakis | Paul Azoulay
• La vie au cabinet : Le business plan | Dr Frank Pourrat
• Psychologie médicale : La psychologie généalogie en ODF | Dr Marc-Gérald Choukroun
Evidence based : L’orthodontie fondée sur les preuves | Dr Martial Ruiz
• Mémoire d’étudiant : Ingression orthodontique et gain d’attache| Dr Daniel Bouhnik
• Lu pour vous | Dr Philippe Amat

Cas cliniques : Deux soeurs…Quand le diagnostic fait toute la différence

pour obtenir des occlusions parfaites. | Dr Patrick Guézénec.
Ces deux cas font partie de ceux présentés pour l’obtention du Board français en orthodontie. Capucine et Clémence se présentent à mon cabinet en septembre 2013.

Capucine a 9 ans et 9 mois et Clémence vient de fêter ses 13 ans. Les deux soeurs sont en classe II. Leurs dossiers sont réalisés en novembre 2013 et un compte rendu est fait aux parents en décembre 2013.

Paléodont : Diagnostic et archéologie des pathologies dentaires. | Dr Djillali Hadjouis . Les dents deviennent un support d’identification de maladie de cause générale en archéologie. L’exemple de l’ostéopétrose, du rachitisme et de la syphilis congénitale.
Les nombreux sites funéraires fouillés depuis quarante ans dans le territoire du Val-de-Marne ont livré des milliers de squelettes allant des sépultures néolithiques, inhumées à l’intérieur des espaces habités, aux soldats de la guerre de 1870 en passant par de nombreuses nécropoles d’églises mérovingiennes, carolingiennes et du bas Moyen Âge (Hadjouis 1999, 2006, à paraître). Parmi les populations aux caractères morphologiques hétérogènes, de nombreux individus, hommes, femmes et enfants, présentent un état sanitaire peu favorable, enclin à une espérance de vie faible face aux épidémies et aux maladies infectieuses, métaboliques et parasitaires. Les lésions développées sur le crâne, le rachis et le squelette des membres suggèrent des maladies aux noms affolants et morbides : la lèpre (Mycobacterium leprae), la syphilis (Treponema pallidum), la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis), le paludisme ou la malaria (Plasmodium falciparum), la peste (Yersinia pestis), la variole. Ces deux derniers ne présentent pas de signes osseux évocateurs. Parmi les signes pathognomoniques de certaines maladies, les dents offrent également un outil non négligeable pour l’identification de lésions de cause générale. Les tréponématoses, notamment la syphilis congénitale, le rachitisme vitamino-résistant et l’ostéopétrose, sont les trois exemples que nous avons choisis qui illustrent le diagnostic rétrospectif dentaire de populations anciennes dont les squelettes sont retrouvés lors des opérations d’archéologie préventive.

Nouveautés techniques : Pour une gestion complète des cabinets d’orthodontie, et plus… | Dr Paul Azoulay
Véritable poumon du cabinet d’orthodontie, le logiciel de gestion permet de faire face à toutes les tâches administratives du cabinet. Ces derniers temps, de nombreuses améliorations ont permis d’enrichir toutes les fonctionnalités par de nouveaux outils qui vont encore plus simplifier tous les aspects de gestion, mais aussi faciliter les relations avec les patients.
Il existe sur le marché français cinq logiciels principaux concernant la gestion d’un cabinet d’orthodontie. En termes fonctionnels, les principales attentes d’un praticien sont couvertes par tous : gestion de l’administratif et des relations avec les caisses et mutuelles, agenda, suivi clinique, imagerie, courrier…
En revanche, les logiciels ont chacun leurs spécificités, qui les rendent plus ou moins performants et efficients. En termes de couverture fonctionnelle,
Orthokis, Ortholeader et Orthalis ont retenu toute notre attention.
Les tendances de ces dernières années vont vers :
> la dématérialisation complète du dossier patient ;
> la mise à disposition des patients de nouveaux services grâce à Internet.

Vie au cabinet : Le business plan, quand, pourquoi, comment ? | Dr Frank Pourrat
Le business plan est un élément fondamental dans la vie de l’entreprise. Il est utile également pour l’orthodontiste de se pencher dessus. Il est non seulement le reflet du projet de la première installation mais aussi en début de chaque année civile. C’est le déploiement des objectifs que le gestionnaire s’est donnés. Revisiter l’année écoulée permet de récolter les informations non pertinentes et ainsi de faciliter la vision à court terme. Le business plan a pour but de convaincre les lecteurs soit en début d’activité pour que les instances bancaires puissent adhérer au projet, soit en cours d’activité pour convaincre les futurs associés, soit au cours des années pour donner un chemin, un but, des objectifs à l’équipe elle-même. Structuré selon une méthodologie rationnelle, l’ensemble des informations recueillies aboutira à un outil de travail efficace.

Psychologie médicale : La psychologie généalogique en ODF | Dr Marc-Gérald Choukroun
Il arrive que certaines difficultés s’exprimant dans la vie d’un individu n’appartiennent pas à son caractère ou à ses actions passées. Plusieurs expériences de psychothérapie montrent que la source du mal-être provient d’une problématique familiale qui n’a pas été réglée ou même qui a été cachée. Le parti pris du secret de famille est une erreur grossière car, sous prétexte de se protéger ou de protéger ses enfants, les parents ne savent pas que ces événements s’ancrent dans leur cerveau de manière feutrée et traversent leurs expressions, leurs dires, leur faire, leurs peurs directement vers un niveau inconscient à l’insu des enfants. Tout se passe comme si le cerveau de l’enfant décodait les nondits ou les mensonges à son insu : Unbewust signifie
« non su » en allemand, or c’est le terme utilisé par Freud pour désigner l’inconscient. En français, nous retrouvons d’ailleurs la racine « scient », qui signifie « savoir », et le préfixe « in », qui signifie « non ».

L’orthodontie fondée sur les preuves : Comment intégrer les études
cliniques à notre exercice | Dr Martial Ruiz
La valeur de preuve d’une étude clinique est fondée sur la capacité des auteurs à maîtriser les biais expérimentaux. L’examen du mode de recrutement des patients, de l’allocation des traitements, du suivi de l’étude, de l’objectivité dans la collecte des résultats et dans leur analyse permet d’apprécier simplement la validité d’une étude et donc son utilité dans notre exercice.

Mémoire d’étudiant : Ingression orthodontique et gain d’attache | Dr Daniel Bouhnik
Les maladies parodontales sont des pathologies inflammatoires qui provoquent une destruction des tissus de soutien de la dent, les tissus parodontaux, et une altération du pronostic de survie de la dent. Ces pathologies inflammatoires peuvent avoir de nombreuses manifestations cliniques, qui peuvent aller de la simple inflammation gingivale à des migrations secondaires pathologiques en passant par des récessions gingivales. Au stade de parodontite, on observe un déplacement apical, le long de la surface radiculaire, des structures parodontales. Ce déplacement est la manifestation
clinique de pertes irréversibles des tissus de soutien de la dent.
À ce jour, seules les thérapeutiques parodontales dites régénératives constituent une prise en charge des séquelles de ces maladies. On peut se demander si l’orthodontie, par sa capacité à déplacer l’organe dentaire au sein de ces structures, n’a pas son rôle à jouer, en partenariat avec la parodontie, dans la prise en charge des séquelles de ces maladies.
Les recherches récentes ont permis de mieux comprendre la réaction des tissus parodontaux aux mouvements orthodontiques. Cependant, les conséquences parodontales du mouvement d’ingression sont encore mal connues et débattues. Les études réalisées par Melsen à la fin des années 1980 à ce sujet apparaissent toujours comme une référence scientifique.
Décrite il y a plus de vingt-cinq ans (Melsen 1988), la relation entre ingression orthodontique provoquée et gain d’attache est néanmoins très peu développée dans la littérature. Pourtant, elle offrirait un moyen thérapeutique nouveau dans la régénération des tissus de soutien de la dent.
Peut-on imaginer la possibilité de replacer les dents dans l’os afin de retrouver une quantité de tissus parodontaux compatible avec un bon pronostic de survie ? L’orthodontie peut-elle apporter une solution à ces problèmes ?
Ce travail, codirigé par le professeur Beatriz Castaneda, se donne pour objectif d’analyser grâce à différents cas les effets cliniques de l’ingression dentaire provoquée, en particulier sur les possibilités de gain d’attache liées à ce mouvement sur des patients présentant une parodontite stabilisée.